Anac
Agence Nationale de l'Aviation Civile
Certifié ISO 9001:2015

LWILI DRONE SOLUTIONS (LDS) SARL :Un centre de formation professionnel pour les utilisateurs de drones

M. APOLLINAIRE A. KONKOBO, PROMOTEUR DE LWILI DRONE SOLUTIONS
La loi portant gestion et exploitation des drones est une disposition nor-mative qui règlemente l’univers des drones tout en mettant de l’ordre dans la vente et dans l’exploitation tous azi-muts par les usagers. Cette loi entend créer un environnement plus assaini et une gestion et exploitation sûres, sécurisées et efficaces. Pour une meil-leure mise en œuvre de cette norme législative, la formation des utilisa-teurs demeure une nécessité impé-rieuse. C’est dans cet univers que M. Apollinaire Agnan KONKOBO, à l’instar des autres acteurs, joue sa partition à la grande satisfaction des apprenants. M. KONKOBO est le dirigeant et l’ins-tructeur de la structure Lwili Drone Solutions (LDS) SARL. En vue de savoir davantage sur cette entreprise, la ré-daction du magazine ANAC NEWS est allée à la rencontre du promoteur.

Pourquoi avez-vous mis en place un centre de formation sur les drones ?

Lwili Drone Solutions a pour objectif de former des télépilotes de drones pro-fessionnels. C’est un métier innovant et complexe dans lequel nous accom-pagnons nos clients dans l’intégration de la robotique autonome dans leurs activités par des conseils avec des so-lutions drones en tenant compte de leurs besoins. Nous apprenons aux fu-turs télépilotes les bases du Crew Res-sources Management (CRM), c’est-à-dire les compétences non techniques : la conscience de la situation, la prise de décision avec de la communication, du leadership, du management bien sur la gestion du temps. Le but étant de re-produire des situations quasi réelles de façon qu’ils puissent se mettre en condi-tion pour limiter les effets de surprise si jamais un jour cela leur arrivait en vol.

Avant tout propos pouvez-vous nous dire qu’est-ce qu’un drone ?

Un drone est un aéronef ou véhicule aérien inhabité sans pilote humain, ni passager à l’intérieur qui peut voler de façon autonome ou être contrôlé à distance depuis le sol.Le mot « drone » provient du terme anglais désignant l’abeille mâle ou « faux bourdon ». De-puis 2015, il est commémoré une jour-née internationale des drones. Cette journée est célébrée chaque année le premier samedi du mois de mai avec pour objectif de promouvoir l’usage des drones dans tous les secteurs d’activité.

Quel est l'état des lieux de l'utilisation du drone au Burkina ?

L’industrie des drones ou véhicules aé-riens sans pilote (UAV) au Burkina Faso prend son envol et se transforme en une entreprise de grande envergure. L’évolu-tion de cette industrie est stimulée par une reconnaissance croissante de ses nombreux avantages que ce soit à des fins commerciales ou non.

Le spectrum d’utilisation des drones est extrêmement large avec plusieurs appli-cations. Les drones peuvent être utilisés à des fins de loisirs, tout comme à des fins professionnelles. Les grands utilisa-teurs de drones sont les particuliers, les sociétés minières, les bureaux d’études, les cabinets de géomètres experts, les agriculteurs, les structures étatiques ain-si que les forces de défense et de sécurité. Les drones ont révolutionné la façon de travailler de tous les secteurs d’ac-tivité en permettant d’accéder à des endroits difficilement inaccessibles de nos jours.

Prenons en exemple les pylônes hautes tensions, qui sont difficilement accessibles pour vérifier la qualité ou la fixation des boulons. Le drone permet sans risque de vérifier précisé-ment la partie recherchée

Il est important de respecter le code de l’air, sans cela, le risque de se retrou-ver dans une anarchie aérienne future ira grandissant.

La réglementation sur l’utilisation des drones étant peu connue au Burkina Faso, pour pallier cela, nous invitons l’ANAC à se doter de moyens pour com-muniquer ces informations, ainsi que toutes les personnes intéressées à s’in-former auprès de l’ANAC. Nul n’est censé ignorer la loi.

Pourquoi avez-vous mis en place une structure de formation au pilotage de drone ?

Piloter un drone, que cela soit pour un usage récréatif ou professionnel nécessite de respecter quelques règles encadrées par la législation. La légis-lation recommande la formation dans un centre agréé par l’aviation civile. Le métier d’instructeur ne s’improvise pas, il faut aimer passer un message, et pour cela, il faut le comprendre soi-même. La formation est un métier, mais avant tout un art et une passion, elle permet la transmission des compé-tences et du savoir. Pour transmettre ce savoir, il faut avoir des aptitudes :

être à l’écoute, savoir communiquer, connaître la manière de passer un mes-sage. Transmettre un savoir et savoir le transmettre sont deux compétences totalement différentes. Être formateur, instructeur passe par des compétences pédagogiques qu’il faut acquérir avant de prétendre transmettre un savoir.

En matière de drone aérien, une bonne formation permet d’apprendre la règle-mentation qui est un gage de sécurité, notamment par la connaissance du res-pect des règles établies en matière de partage de l’espace aérien, du respect de la vie privée, de la protection des personnes et des biens.

Ensuite, la connaissance pratique du télépilotage qui intervient avec des problématiques majeures : Comment réagir en cas de situation anormale, critique ou dangereuse ? Comment faire face à une perte potentielle ou totale du contrôle de l’aéronef ? Comment réagir quand un accident intervient ?

Il y a l’arrêté du mai 2019 qui définit les compétences requises et attendues d’un point de vue règlementaire avec un ensemble de compétences théoriques et pratiques (Appendice 6 et 7). Il faut tenir compte de la loi N° 028- 2021 / AN portant régime juridique applicable aux drones civils au Burkina Faso qui a été mise en place pour répondre à l’aspect juridique concernant la fabri-cation, l’assemblage, la modification, le commerce, l’acquisition, l’importation, l’exportation, l’exploitation des drones civils, de leurs pièces détachées et de leurs accessoires, de toutes autres com-posantes spécifiées dans la conception de type ainsi que toute opération ou activité se rapportant aux drones civils, tout comme la protection des données à caractère personnel sont régies par cette loi en vigueur au Burkina Faso.

Quelles sont les règles d'utilisation : l'aspect législatif et judiciaire ?

Les drones peuvent largement bénéfi-cier à l’industrie et à la société en géné-ral, cependant un encadrement de leur utilisation s’avère indispensable. La première raison évidente est la néces-sité de garantir la sécurité de l’espace aérien et de limiter tout risque de dom-mage matériel ou corporel. Les télépi-lotes de drones sont soumis aux mêmes règles que les pilotes d'avion et doivent se soumettre aux « règles de l'air » (le code de la route mais dans les airs). Les utilisateurs des drones au Burkina Faso sont soumis à un arrêté N°2019-0013 portant conditions techniques d’exploitation des systèmes aéronefs télépilotés civils et la loi N°028-2021 portant régime juridique applicables aux drones civils au Burkina Faso. L’ac-quisition d’un drone est soumise à une autorisation préalable d’achat du Mi-nistère de la sécurité.

Pour piloter un drone, il faut être âgé de dix-huit (18) ans révolus, réussir à une formation théorique et pratique, avoir une licence télépilote de drone délivrée par l’ANAC, être détenteur d’un certifi-cat médical de classe 3 aéronautique, le drone devra être immatriculé à l’ANAC ainsi qu’être assuré de la responsabi-lité civile auprès d’une compagnie et rédiger un manuel d’exploitation qui est en fait un document de référence à valeur légale détaillant, entre autres, les procédures générales avant, durant et après vol.

Ce manuel comprend également un for-mulaire d’analyse de risque qui permet à l’exploitant de déterminer les différents risques pendant une activité drone. Les infractions commises dans le cadre des activités de télépilotage sont :

Le droit pénal général : la mise en danger de la vie d’autrui, les risques d’atteinte à la vie privée (filmer, enregistrer et trans-mettre l’image d’une personne se trou-vant dans un lieu privé sans son consen-tement), le vol des données, le piratage. Le droit pénal aérien : violations des règles de sécurité, l’entrave à la na-vigation et à la circulation aérienne (évoluer avec un drone à proximité d’un aéroport sans autorisation préalable), le survol d’une zone interdite.

En outre, il faut respecter la hauteur maximale de vol qui est de 150 mètres, le pilote doit toujours avoir son aéronef en vue directe. En cas de non-respect, il a des peines d’emprisonnement allant d’un (01) mois à cinq (05) ans et des amendes de deux cent mille (200 000) à cinquante millions (50 000 000) francs CFA qui s’appliquent aux contrevenants.

Que fait l'ANAC pour une meilleure gestion et exploitation de ces appa-reils volants au Burkina Faso ?

Le développement ainsi que le trans-fert rapide des nouvelles technologies, l’usage de drones civils devient de plus en plus courant dans de nombreux domaines tels que l’industrie minière, la sécurité, l’agriculture, l’environnement, la télévision etc. C’est pourquoi, l’ANAC a élaboré des textes règlementaires qui complètent le Code de l’Aviation Civile de 2019 pour une préservation de la sécurité de l’aviation civile en général et de la sécurité des avions de ligne en parti-culier, conformément aux exigences de l’OACI.

Le Burkina Faso fait partie des quelques pays africains qui ont décidé d’autoriser l’exploitation des drones civils. Cependant leur utilisation se fait dans un cadre bien organisé, précisé par l’auto-rité de l’aviation civile du Burkina Faso. Il est important de savoir qu’il existe une règlementation sur l’utilisation des drones. Le drone n’est pas un jouet, c’est un engin qui peut causer des dégâts importants. Un drone qui vole très haut peut rencontrer un avion, en cas de col-lision avec un avion, les conséquences sont inimaginables. De même un drone qui vole en ville sans autorisation peut causer d’énormes dégâts.

Tout cela, est bien régi dans un cadre règlementaire qui a été construit par l’ANAC, qui est l’autorité nationale de l’aviation civile qui, elle-même est en relation avec l’OACI, organisme des Nations unies qui a fixé les grands principes régissant les règles d’une exploi-tation sécuritaire, efficace et régulière des services aériens. L’OACI a établi des normes et pratiques recommandées sous forme d’annexes, puis chaque pays les adapte à ses spécificités locales.

C’est le Règlement aéronautique du Faso (RAF) 06. RPAS qui définit les conditions d’exploitation des aéronefs télépilotés. Les règles, les procédures, les démarches à faire pour immatriculer les drones, ainsi que pour être autorisé à utiliser un drone, les altitudes autorisées (maximales minimales), les zones inter-dites de survol (aéroports, les camps mi-litaires, Présidence du Faso, les prisons, etc.) sans autorisation préalable du Mi-nistère de la Sécurité, du Ministère de la Défense Nationale et de l’ANAC.

Y a-t-il un suivi particulier sur les té-lépilotes quand on sait aujourd'hui qu'au-delà d'autres missions, le drone est un appareil de luxe et donc utilisé par une certaine classe ?

Les télépilotes bénéficient d’un suivi particulier avec la veille règlementaire qui leur permet d’être informés des différents changements concernant la règlementation des drones. Le but de cette réglementation est d’établir un cadre légal composé de droits et obligations, pour permettre aux pilotes de drones de voler en toute sécurité.

L’objectif principal est d’assurer la sécu-rité des individus aussi bien au sol que dans les airs.

  • Le drone est peut être considéré comme un appareil de luxe par une certaine catégorie de personnes, surtout pour un particulier le prix du drone peut paraitre élevé, mais pour des professionnels, à mon avis, c’est un moindre mal. Les drones per-mettent de gagner de l’efficacité, de la rapidité ainsi que de la précision pendant leurs utilisations. Les drones conçus pour les professionnels sont extrêmement polyvalents et perfor-mants. Nous faisons le maintien des compétences des télépilotes de drones en ce qui concerne la sécurité en leur apprenant les bonnes atti-tudes en tant que télépilotes de drones.

Votre mot de fin ?

Je voudrais remercier le magazine Anac News pour le cadre d’expression qui nous a été offert. Nous voudrions inviter tous ceux qui veulent utiliser des drones dans leurs activités, à nous contacter pour avoir les informations nécessaires pour une utilisation règlementaire des drones. Nous sommes détenteur d’un agrément, donc habilité à dispenser la formation de télépilotés de drones pro-fessionnels au Burkina Faso.

 

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